Mon baptême dans l’Esprit-Saint

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557.jpg1975, j’ai lu par hasard des articles sur la guérison et le don de langues dans un magazine américain le “New Covenant” (le Nouveau Converti). Puis, j’entendis parler d’une retraite charismatique prêchée à Poona dans le nord de l’Inde. Quand le prédicateur a parlé du don de langues et des autres charismes, je pensais que tout cela n’était pas pour moi, mais pour une élite spirituelle. Le jour du baptême dans l’Esprit-Saint, je me préparais bien et m’assis sur une chaise avec d’autres retraitants. Je n’ai rien ressenti de spécial pendant qu’on m’imposait les mains. Le prédicateur, tout en priant sur moi disait : James, un jour, tu seras prédicateur charismatique.
Entendant cela, j’ai ri bien fort et j’ai dit “jamais, jamais !” Non seulement j’avais du mal à accepter les étranges façons de faire des charismatiques, mais en plus j’étais quelqu’un de très timide devant les autres.

Puis, la semaine suivante, je tombais sérieusement malade pour la première fois de ma vie. Je fus hospitalisé dans deux hôpitaux successifs pendant plus de quatre mois. Je m’affaiblissais beaucoup. Je ne pouvais plus manger à cause de douleurs à l’estomac. J’avais un très sérieux mal de dos. Je vomissais même les comprimés administrés. Je ne pouvais pas dire la messe debout, je la disais dans mon lit avec l’aide d’autres prêtres.
Voyant la gravité de mon état, beaucoup pensaient que je ne survivrais pas. Enfin, un diagnostic a été prononcé : j’avais à la fois la tuberculose et des calculs dans les reins, ainsi que de l’infection. On devait me faire quatre-vingt-dix piqûres et me faire suivre un traitement de deux ans pour soigner la tuberculose. En plus, le docteur suggérait une opération des reins…

Le septième jour de traitement, un événement essentiel s’est produit et changea le cours de ma vie.
L’après-midi, après ma sieste habituelle, je discutais depuis mon lit avec deux soeurs venues me rendre visite. Soudain, un jeune homme d’une vingtaine d’années entra et me demanda : Père, puis-je prier sur vous pour demander votre guérison ? À cette époque, le renouveau charismatique n’était ni connu, ni implanté au Kerala, les prêtres non plus ne disaient pas de prière de guérison. Mais les Pentecôtistes avaient l’habitude de prier pour l’obtenir. En tant que prêtre catholique, je ne voulais pas qu’un Pentecôtiste m’impose les mains à moi qui suis prêtre !

Quand je lui ai demandé qui il était, il m’a dit qu’il avait rencontré le Seigneur et reçu le baptême depuis huit mois seulement, il avait reçu de nombreux charismes de l’Esprit-Saint.
Je n’arrivais pas à croire à ce moment-là que l’Esprit- Saint lui avait dit, dans l’autobus, de venir à l’hôpital prier sur moi.
Nous ne nous étions jamais rencontrés auparavant !
Il n’attendit pas ma permission pour m’imposer les mains, terminant son témoignage, il posa ses mains sur ma tête et commença à prier.
Il pria ainsi : Père des cieux, envoie ton Fils Jésus maintenant vers ce prêtre, il souffre d’une tuberculose et de calculs dans les reins, ainsi que d’infections, redonne-lui entièrement la santé du corps et de l’âme.
Je croyais qu’il avait pris connaissance à l’hôpital de mon bulletin de santé ! Je ne savais pas alors, qu’il priait grâce au don de parole et de connaissance !
Plusieurs fois, il louait Dieu d’une voix forte et priait en langue. J’ai senti comme une force passer de ses mains aux miennes. Puis, je commençais à comprendre la puissance de la louange et de la prière dites à pleine voix.
Puis, ce jeune homme commença à prier en changeant de ton, révélant ce qu’avait été ma vie passée :
Ô Seigneur, ce prêtre est un bon prêtre, mais il n’arrive pas à prêcher la Bonne Nouvelle, parce qu’il est très timide, à cause du complexe d’infériorité qu’il a développé dans sa petite enfance. Il a perdu son père quand il avait sept ans. Il se sentait rejeté et discriminé parmi les cinq enfants avec lesquels il a grandi. La jeune mère, veuve, a dû faire face à de nombreuses difficultés pour élever ses enfants. Parce qu’il était très gros et grand, ses frères et soeurs se moquaient de lui en l’appelant “le gros”. Ses camarades de classe l’appelaient “le noir” à cause de la couleur de sa peau. C’est ainsi que cet enfant a été très blessé dans sa jeune enfance. Il était plein de rancoeur envers les autres. Seigneur, Esprit- Saint enlève ses blessures intérieures et ses ressentiments et revêts-le d’un nouvel être intérieur. Libère-le de tout esclavage et de tout pouvoir des ténèbres.
Ô, Esprit-Saint, remplis son coeur de ton Amour…».
Cette prière m’étonnait. Il était en train d’intervenir dans mon “moi” intérieur par la puissance de la Parole de Dieu (He 4, 12).

Tout ce qu’il disait de ma vie était vrai !
Je savais que tout ce qu’il disait dans sa prière n’était pas inscrit sur mon bulletin de santé !
Il lisait les données de l’Esprit-Saint !

En larmes, je me souvenais des paroles de Jésus : Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout petits.(Lc 10, 21).
A nouveau, je versais des larmes à cause de ma fierté, surtout ma fierté intellectuelle.
Je sentais l’eau vive couler en moi et me libérer. Je sentais une énergie puissante traverser mon corps. Je sentais une chaleur sur mon estomac, sur le rein et dans le dos. Je savais que Dieu était en train de me guérir.
Je revendiquais cette guérison et louais Jésus.
Le Seigneur me dit de faire une bonne confession générale de ma vie passée. Il me demanda également d’aller me réconcilier avec ceux envers lesquels j’avais de la rancoeur. Pendant mes longues années de séminaire et de noviciat, je n’avais jamais fait l’expérience de rencontrer Jésus dans la prière ou d’entendre sa voix douce. Le maître des novices et mes directeurs spirituels essayaient pourtant de m’apprendre à contempler et à prier. Maintenant, je savais que la prière et la contemplation n’étaient pas quelque chose que je devais accomplir, mais que je devais recevoir comme un pur don de l’Esprit.

Je me réveillais rempli de grâce, quand une infirmière m’appela par mon nom. Je la vis debout devant moi avec les piqûres et les médicaments. Le coeur rempli de joie, je lui dis que je venais d’expérimenter profondément “le toucher” de Jésus et que j’étais guéri. Quand elle quitta la chambre, je louais Dieu d’une voix étrange, je sentais que mon langage et mes paroles avaient été comme effacés et que l’Esprit-Saint m’en avait donné d’autres, dont je ne comprenais pas le sens.
Ce don-là, le don de langues, dont je ne voulais pas, m’avait été donné par mon Seigneur !
Après un moment, le docteur qui avait diagnostiqué ma maladie et prescrit le traitement vint et me gronda parce que je ne l’avais pas suivi.
Il dit : Père, vous êtes prêtre, je pense que vous avez du bon sens et que vous êtes intelligent, pensez-vous que vous êtes guéri par la prière de ce nouveau converti ? Si vous ne prenez pas vos médicaments, vous allez rechuter.
Je lui ai répondu : Excusez-moi docteur, je prendrai les médicaments, mais je sais que je suis guéri par la prière de ce garçon.
Je pris les comprimés et reçus ma piqûre devant le docteur, parce que je savais que les médecins et les médicaments étaient dans le plan de Dieu, et je promis de continuer le traitement jusqu’à nouvel ordre (Si 38, 1-2).

J’étais heureux et rempli de joie. Je commençais à raconter ma guérison aux patients et aux soeurs. Cette nuit-là, je dormis d’un bon sommeil, sans somnifère. C’était la première guérison physique que je reçus. Depuis mes problèmes de reins, je ne pouvais plus dormir sans sédatif. Je me réveillais à 4 heures du matin, comme si quelqu’un me réveillait. C’était sûrement le Seigneur (depuis ce jour-là, je fais ma prière personnelle chaque jour à 4 heures du matin). Je m’assis sur ma chaise et priai pendant une heure et demie dans la grâce de la veille et même avec plus de ferveur !
Jusqu’au jour précédent, j’étais incapable de me lever de mon lit tout seul et de marcher dans ma chambre ! Après un bain, je partis à la chapelle célébrer la messe devant plus de cent cinquante personnes !
L’Evangile du jour, c’était Luc chapitre dix-neuf, l’histoire de Zacharie. Sans aucune préparation, me reposant entièrement sur l’Esprit-Saint, je prêchais pendant dix-huit minutes et cela en regardant les gens en face.

Je sentais que j’étais complètement libéré du fardeau et de la servitude de mes peurs ainsi que de mon complexe d’infériorité. Je ressentais une relation particulière avec les fidèles. Je pouvais les regarder en toute liberté et avec amour, et je sentais que chacun était mon frère ou ma soeur. Après la messe, ayant remarqué le changement de mon comportement, le docteur demanda à refaire un bilan de santé. Puis il m’appela dans son bureau, me montra les résultats, les compara aux anciennes analyses de sang, et confirma que mes reins étaient complètement guéris, je pouvais arrêter tout médicament et sortir de l’hôpital.
Je ne sais pas comment expliquer la joie que je ressentis à ce moment.
Je m’écriai : louons-le Seigneur ! puis j’embrassai le docteur et quittai l’hôpital.

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